Europe, en stop ! Voilà le dernier défi que nous nous sommes lancé. Après quelques jours de repos à Istanbul, nous sommes fraiches et prêtes à reprendre la route. Absorber l'énergie et la douceur de vivre à la turque nous a bien rechargées et nous avons toute l'énergie nécessaire pour la fin du voyage. C'est donc le soir, aux alentours de 22h, que nous montons dans un bus pour Sofia, Bulgarie. Eclairée des milles couleurs de la nuit, la magnifique gare d'Istanbul, terminus du mythique train « Orient express », s'éloigne tandis que les nombreux bateaux continuent inlassablement leur danse sur le bosphore. Sortir de cette ville, carrefour de l'Europe et de l'Asie, est aussi long et complexe que d'y entrer. |
Les routes s'entremellent sur des kilomètres si bien que la périphérie de la ville semble être aussi tortueuse que les abords du marché aux épices. Mais très vite nous détachons notre attention de la route pour la tourner vers les covoyageurs du bus. Des américains, des portugais, un allemand, une vénézuélienne, un japonais et un coréen, mieux que l'auberge espagnole, le bus turc ! Tout le monde se découvre, raconte son voyage, partage son expérience puis, rapidement après la sortie de la ville, s'endort. Et le bus devient silencieux alors que le rythme effreiné des rues d'Istanbul résonne encore dans nos têtes. |
14 heures, un changement de bus et deux trains plus tard, nous débarquons sur le quai de la gare de Sofia. Fatiguées par une nuit très agitée nous effectuons mécaniquement les formalités d'usage : échange d'euros en monnaie locale (lev), étude de la carte de la ville, établissement d'un plan d'action pour la suite. Nous décidons de rester une nuit à Sofia et de repartir tôt le lendemain matin. Nous trouvons une petite auberge de jeunesse dans le centre et nous déambulons nonchalemment dans les rues toute l'après-midi. La ville est mignonne mais bien calme pour une capitale, elle ne nous laissera pas un souvenir inoubliable.
Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner, nous partons. Le sac sanglé, les chaussures lassées et le pouce levé, nous sommes prêtes à arpenter le bitume européen. Nous nous confrontons très rapidement à la plaie des autostoppeurs : sortir des villes... Bien que Sofia soit une petite ville, il nous faut 2 bonnes heures de marche pour se retrouver sur un axe intéressant... Règle numéro 1 : éviter le plus possible d'entrer dans les villes.
Nous sommes toujours pleines d'énergie quand une première voiture nous amène jusqu'à la frontière avec la Serbie. De là, nous nous enfonçons dans la campagne serbe et nous entrons dans la magnifique région des Balkans. Il nous faudra deux jours pour traverser les montagnes et pour rejoindre l'Adriatique. Pendant ces quelques jours nous avons rencontré des gens merveilleux et extrêmement accueillants vivant dans des petits villages isolés dans les montagnes. Malgré les difficultés de communication, nous avons eu des moments intenses de partage et de découverte. Nous garderons un très beau souvenir de la Serbie et du Monténégro, trop bref pour être pleinement apprécié, mais nous partons en nous promettant d'y revenir.
Nous quittons donc le vert des forêts balkaniques pour nous plonger dans le bleu turquoise de l'Adriatique. Un vieux soldat serbe à la retraite nous emmène jusqu'à la côte puis nous rejoignons Dubrovnik, magnifique ville croate riche d'histoire et de culture, la perle de l'Adriatique. Il fût un temps où cette ville était une grande métropole commerciale européenne, concurrente de Venise pour le monopole du commerce maritime sur l'Adriatique. |
Mais aujourd'hui ses rues étroites ne sont remplies que de touristes ébahis, mangeurs de glace et consommateurs de porte clefs souvenirs. Nous y restons deux jours dans un camping un peu en dehors de la ville, le temps de prendre une douche (bonheur!), de laver quelques vêtements et de faire le plein de boîtes de conserve. Et nous repartons sur le bord des routes.
Nous regardons défiler, plus ou moins vite, les kilomètres durant la journée et le soir, lorsque le soleil commence à décliner, nous plantons la tente et nous nous offrons souvent l'unique vrai repas de la journée. Nos préocupations, tout comme notre confort, sont très simples : trouver un endroit pour dormir, acheter un pain pour la journée et trouver un bon emplacement pour le stop. Tout se passe bien jusqu'à ce que nous arrivions aux alentours de Zagreb... |
La pire journée de notre voyage probablement. 50 kilomètres de parcourus en une journée, entrer, puis sortir de Zagreb sans s'en éloigner, et puis... la pluie, la fatigue... Bref, la journée calvaire, si bien que nous étions à deux doigts de prendre un bus direct pour Paris. C'est vous dire ! Mais le sort a décidé pour nous, le bus pour Paris était complet, nous repartons donc sur la route, légèrement désespérées, mais résignées, il n'y a rien d'autre à faire pour aujourd'hui. Après une nuit très orageuse, nous reprenons du poil de la bête. Nous plions encore une fois la tente mouillée et pleine de limaces croates, la mission du jour : atteindre l'Italie !
Une fois la frontière croate derrière nous, les difficultés s'éloignent aussi. Trouver un véhicule pour avancer vers la France ne pouvait être que plus facile que de sortir de Croatie. Pouce tendu, sourire aux lèvres, sur une aire d'autoroute, nous trouvons un camion qui va jusqu'à Vicenza au milieu de l'Italie. Seul bémol, il ne partira qu'au milieu de la nuit. Qu'à cela ne tienne, nous avons finalement partagé 24 heures de la vie d'un jeune camionneur roumain hispanophone, avec ce que ça implique de pauses livraison et d'attente ponctuée de parties de cartes. Puis, en moins de temps qu'il en faut pour l'écrire, nous avons pris place dans le jumper d'un livreur croate qui allait jusqu'au Portugal. Après des heures de discussion et d'extase le long de la magnifique Côte d'Azur, nous arrivons à Toulouse au milieu de la nuit, avec l'infime espoir de trouver quelqu'un allant vers Paris. La chance nous souri ! |
Nous découvrons enfin le monde des routiers « au féminin », avec un vrai phénomène de femme qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui alimente la conversion d'annecdotes plus croustilantes les unes que les autres. Celle-ci nous dépose peu avant Bordeaux, après s'être assurée que nous ayons suffisamment mangé pour continuer la route. Après avoir ralié la Mongolie à la France en train, en bus, en voiture, les centaines de kilomètres qui nous restent paraissent un saut de puce. Trois voitures et un camion plus tard, nous arrivons à Châtellerault. Nous délaissons nos boîtes de conserve avec plaisir pour redécouvrir les saveurs de nos terroirs. Mélange d'excitation et de soulagement, nous sommes exténuées, partagées entre différents sentiments. C'est le début de la fin du voyage dont l'objectif était un retour un peu spécial, par la route, tranquillement. Objectif largement atteint. Le lendemain nous mettons un point final à nos pérégrinations en arrivant à Monnières, ultime destination. Le vignoble Nantais nous réserve un accueille chaleureux et ensoleillé, cerise sur le gâteau. Home sweet home. |
Pendant ces deux mois, nous aurons parcouru des miliers de kilomètres en train, en bus, en avion, en voiture. Nous aurons traversé 17 frontières, passé près de 205 heures dans 11 trains différents, et surtout, nous avons rencontré des dizaines de personnes avec qui nous avons pu partager des moments uniques et inoubliables.
Merci du fond du cœur
pour votre fidélité tout au long du voyage, pour vos commentaires et vos encouragements, pour votre intérêt et votre enthousiasme. Nous avons pris un réel plaisir à partager l'aventure avec vous, et on se fera un plaisir de la partager encore d'avantage en personne !
Merci du fond du cœur
pour votre fidélité tout au long du voyage, pour vos commentaires et vos encouragements, pour votre intérêt et votre enthousiasme. Nous avons pris un réel plaisir à partager l'aventure avec vous, et on se fera un plaisir de la partager encore d'avantage en personne !
After travelling by train throuh Central Asia, we decided to hichhike in Europe. Our four-days break in Istanbul enabled us to chill, to get the strength we needed to continue and we were ready for the last step of our trip. We got on a bus to Sofia – Bulgaria – at 10.00pm. The bus left from the sumptuous train station of Istanbul which is the terminus of the mythic « Orient Express ». We could enjoy its view by night while leaving the nearby sides of the Bosphorus where the numerous boats would probably navigate all night long. It was as difficult to get out the city as it was to get in a few days before. The suburbs are a huge labyrinth of roads and we could easily compare them to the tortuous streets of the old city. We quickly started to talk with the other travellers of the bus … a potluck bus ! There were people from the USA, from Portugal, Germany, Venezuela, Japan, and Korea. Everybody shared its adventure with the rest of the group, we exchanged good tips about different places and we fell asleep after getting out the noisy city.
We arrived exhausted in Sofia, 14 hours, two buses and two trains later. We mechanically exchanged some euros into levs, studied the city map and decided to stay one night in a hostel in Sofia. We quickly found one in the city center and we then had time for a random walk in the nice (but not the best we've seen) city.
We had a substantial breakfast the following morning, we packed the bags (again), put our shoes and were ready to sride accross european roads. Even if Sofia is a small city, we quickly had to face the pet hate of each hitchhiker, which is getting out the cities to find a good spot. It took us about two walking hours to reach a strategic spot. Rule n°1 : avoid getting in the cities centers.
The first car takes us to the Serbian border, where we start to enjoy the deep countryside of the Balkan countries. It took us two days to reach the Adriatic sea on the other side of the mountains where we met such nice and welcoming people living in small isolated villages. Despite our difficulties to communicate with them, we shared some great moments. We promiss to ourselves to come back again to enjoy Serbia and Montenegro properly.
We left the green forests of the Balkans to drive to the cost of the blue Adricatic sea with a former serbian soldier. A few hours later, we reach the great Dubrovnik. Once opponent of Venezia, its walls are the living evidence of its former power. Great city for culture, education and trade, it is now submerged by tourists eating ice cream and buying the same souvenirs. We stayed two nights in the closest campsite, just time to enjoy the view, take an appreciated shower, wash some clothes and buy some canned goods.
Everyday has quite the same rythm, we enjoy the landscapes while our vehicle goes and when the sun sets, we put our tent somewhere in the countryside before enjoying our daily real meal. Our only activities consist in finding a place to sleep, buying a bread and finding a good spot to hitchhike.
Everything was doing very well until we arrived in Zagreb. It was probably the worst day of our journey ! It took us a day to do 50km … then we ended in Zagreb, trying to get out the city but we couldn't find a good spot for a car to stop. We were exhausted, it was raining and to be honest we were about to get on a straight bus to Paris ! Destiny chose for us : no seats. Bus full. With no other choice but to get back home hitchhiking, we gathered our courage, put the tent in the nearest field on the stormy night and continued the following day with one aim : be in Italy the next evening.
And indeed, once we were out of Croatia, finding a vehicle going to France was very easy ! We quickly found a truck going to Vicenza, small city in the middle of Italy. He was leaving nine hours later, which could have been a problem if we had a tight schedule but we decided to wait with him. Alltogether we spent a whole day with this romanian truck driver - who speaks spanish. We made the deliveries with him and played cards during the waiting times. When he let us in Italy, we just had time to get out of the truck, look around very quickly and another truck driver saw us and offered to drive us until … Toulouse ! He was driving to Portugal and we spent the day enjoying the coast side view in the south of France while chatting. We arrived in Toulouse in the middle of the night, hoping to find someone going north … and we found her ! We have had an insight of the truck's drivers world through one woman's eyes and experience. Two hours, many pithy annecdotes and two sandwiches later, we arrived in Bordeaux where we waited for the sunrise to continue the journey.
The few kilometers left at this moment really seemed to be a short hop compared to the journey Mongolia-France that we had done already. We arrived in Châtellerault three cars and one truck later, happy to abandon our conserves to re-discover the delights of France.We are shared in between different feelings – excited and eased to be back, but also exhausted. It is the end of our special journey back home. The day after is marked by the definitiv end of the journey as we arrived in Monnières (Nantes), very last destination point. The sunny wine-growing region of Nantes was definitly the best place to end our journey. Home sweet home.
As a quick sum-up … we traveled thousands of kilometers during almost two months, using trains, buses, one plane, several cars. We crossed 17 borders, spent 205 hours on 11 different trains. But what we will remember above all are all the persons we got to meet on the way. All this people with whom we share some priceless moments and which made our trip so unique.
Sincere thank you for sharing the adventure with us through the internet. Thank you for all your supports and interests on the project, we were really glad to share it with you and we look forward to share it even more with you on live (always better!).